vendredi 14 septembre 2007

The Lives of a Bengal Lancer (les trois lanciers du bengale)


"... Pourquoi ne pas laisser parler l'être humain en lui ? Pourquoi ne pas oublier le devoir pour une fois ?"

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A défaut de pouvoir, comme le Gunga Din de George Stevens, revendiquer le qualificatif de "grand film", The Lives of a Bengal Lancer reste un classique du cinéma, dont l'importance dans son histoire est indéniable. La présence à la direction d'un Henry Hathaway, artisan direct et prolifique mésestimé par la critique, n'est peut-être pas étrangère à sa relative déconsidération. Sorti presqu'un an avant son Peter Ibbetson avec le même Gary Cooper, le film d'aventure colonial se retrouvait en compétition aux "Oscars" 1936 avec Mutiny on the Bounty de Frank Lloyd produit par la MGM dans deux des catégories majeures. Etrangement, les récompenses allèrent aux deux assistants-réalisateurs d'Hathaway, un prix abandonné en 1938.
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Le lieutenant canado-écossais Mac Gregor est chargé d'accueillir ses homologues Forsythe et Donald Stone, affectés au 41e régiment de Lanciers du Bengale de l'armée britannique. Cette unité d'élite, stationnée au nord-ouest de l'Inde, est chargée de surveiller la frontière et de protéger la région contre les projets belliqueux du chef afridi Mohammed Khan. L'indiscipliné et impulsif Mac Gregor tente un peu maladroitement d'aider l'inexpérimenté Stone, le propre fils de Tom 'Ramrod' Stone, le colonel du régiment a priori hostile à ce recrutement. Les trois officiers deviennent rapidement amis. A l'occasion d'un déplacement des Lanciers pour des manœuvres (et une traditionnelle chasse aux sangliers) au Gopal, le jeune Stone est enlevé par Mohammed Khan, autre invité de l'émir de Gopal, déterminé à s'emparer de la livraison de deux millions de cartouches destinée à celui-ci.
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Inspiré des mémoires du major Francis Yeats-Brown*, ouvrage paru en 1930, le scénario de The Lives of a Bengal Lancer essaie de trouver un équilibre pertinent entre scènes d'action et dialogues, ces derniers l'emportant toutefois dans cette illustration plutôt réussie de la thématique dualiste humanité (amitié ou amour)-devoir. Fin 1934, lorsque le film est produit, Gary Cooper n'a pas encore été nommé aux Academy Awards** mais il est déjà une des principales vedettes de la Paramount. Le futur héros de High Noon a notamment tourné avec Josef von Sternberg, Marlene Dietrich, Charles Laughton, George Raft ou Ernst Lubitsch. Il compose pourtant avec ses partenaires Franchot Tone (également sur le pont du Bounty) et Richard Cromwell un trio de tête homogène et efficace, adroitement complété par les Britanniques Guy Standing (décédé en 1937 d'une morsure de crotale, et non de cobra !), et C. Aubrey Smith, solide second rôle de Trouble in Paradise et Rebecca. Un casting dans lequel apparaissent également Akim Tamiroff et Kathleen 'Panther Woman' Burke. A noter enfin que le film a été parodié par le célèbre duo Laurel & Hardy dans Bonnie Scotland.
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*partisan de la création du Pakistan, engagé politiquement à droite et laudateur de Franco et d'Hitler.
**pour Mr. Deeds Goes to Town, dans lequel il retrouvait Douglass "We have ways of making men talk" Dumbrille, l'année suivante et désigné meilleur acteur pour son interprétation de Sergeant York en 1942.

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