dimanche 1 octobre 2006

Persona Non Grata


"Beaucoup de langues, peu d'oreilles."

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Oliver Stone cultive-t-il son amour pour l'histoire politique depuis son bref passage à Yale où il avait pour camarade de promotion un certain George W. Bush ? A défaut de devenir, comme ce dernier, président des Etats-Unis, le cinéaste a consacré deux films à d'anciens locataires de la Maison Blanche. En 2002, il épure davantage sa démarche documentariste en réalisant deux reportages, le premier, Comandante, consacré à son ami Fidel Castro récemment au cœur de l'actualité, le second étant ce Persona Non Grata sur l'incessant et dramatique conflit israélo-palestinien.
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Stone et son équipe arrivent en Israël le 23 mars 2002, soit trois jours après le début de l'intervention des troupes US en Irak, six mois après les attentats du 11 septembre à Manhattan et un peu plus d'un an après l'élection d'Ariel Sharon au poste de premier ministre. Celui-ci avait alors interrompu toute négociation avec son vieil ennemi Yasser Arafat, assigné dans sa Mouqata'a de Ramallah, et engagé une campagne de répression très dure contre les activistes palestiniens, auteurs de nombreux actes terroristes, notamment d'opérations suicide, dans le pays.
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Persona Non Grata relate ces quelques jours au cours desquels trois anciens premiers ministres d'Israël sont interrogés, les travaillistes Shimon Peres, alors ministre des affaires étrangères du gouvernement Sharon, et Ehud Barak, battu par ce dernier en mars 2001, ainsi que Benjamin Netanyahou, le prédécesseur de Sharon à la tête du Likoud. Les commentaires de l'historien Meir Pail, du secrétaire d'état à la sécurité intérieur Gideon Ezra, du ministre de l'information et de la culture de l'autorité palestinienne Yasser Abed Rabbo, du responsable de la branche politique du Hamas Hasan Yosef, des envoyés spéciaux des Nations-Unies Miguel Moratinos et Christian Jouret et de trois membres de la brigade des martyrs d'Al-Agsa sont également recueillis.
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Parce que les événements se succèdent à un rythme très soutenu dans le pays où il a été tourné, le reportage d'Oliver Stone a désormais perdu toute actualité. Journal d'une rencontre ratée avec Yasser Arafat, sa contribution historique est aussi plutôt limitée. Ephémère production essentiellement climatique, Persona Non Grata (terme diplomatique désignant probablement le cinéaste lui-même) est, en quelque sorte, le making of d'un film qui formellement n'existe pas ou, du moins, est resté inachevé.

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