lundi 4 septembre 2006

The Blues Brothers (les blues brothers)


"... I need you, you, you."

Revoir The Blues Brothers vingt-six ans après procure quasiment autant de plaisir qu'au moment de sa première sortie. Le quatrième film de John Landis a remarquablement bien subi l'épreuve du temps et l'on se dit pourtant qu'un tel projet ne serait probablement pas produit aujourd'hui. Mais le jeune réalisateur natif de Chicago, fort du succès inattendu de Animal House, son premier film avec Universal (et John Belushi) se voit offrir un chèque en blanc pour le suivant, soit, a posteriori, un budget presque dix fois supérieur au précédent. L'idée de départ du projet consiste à porter au cinéma une partie du matériel utilisé pour certains sketches du célèbre show comique créé en 1975 par Lorne Michaels, "Saturday Night Live", auquel Belushi et Dan Aykroyd ont participé dès l'origine. La formation de R&B The Blues Brothers est depuis devenue, à juste titre, un film culte.
Au bénéfice d'une mesure de libération conditionnelle, Jake Blues quitte, au bout de trois ans, le bloc 9 du quartier de sécurité de la prison de Joliet, dans la banlieue de Chicago. Son frère Elwood l'attend à la sortie et l'emmène, à bord de sa vieille Dodge '74 ayant appartenu à la police, chez sœur Mary 'The Penguin' Stigmata qui dirige l'orphelinat dont ils ont tous les deux été pensionnaires. L'établissement est sous la menace d'une expulsion pour une dette de cinq mille dollars vis-à-vis des impôts, l'archevêché envisageant d'ailleurs de vendre le bâtiment au rectorat de la ville. Les Blues ont onze jours pour trouver la somme nécessaire pour éviter aux jeunes orphelins de se retrouver à la rue.
Curtis, leur vieux compagnon qui occupe toujours les lieux, leur suggère d'aller écouter le révérend Cléophus à Triple Rock. Jake s'y rend à contrecœur mais, une fois sur place et après avoir entendu le sermon peu orthodoxe du pasteur, a une illumination. Pour récolter les fonds salvateurs, il a l'idée de reformer leur groupe, The Blues Brothers, et d'organiser un grand concert. Mais les anciens membres ont tous changé d'adresse et d'activité. Et les deux frères sont bientôt recherchés par la police, par un groupuscule néo-nazi, par un groupe de country et par une mystérieuse jeune femme qui semble leur en vouloir terriblement.
Tourner un film musical au crépuscule des années 1970, une décennie qui avait vu renaître et rapidement s'essouffler le genre sous forme d'opéras rock ou de comédies romantiques disco, était un pari risqué. Les deux frangins costumés, chapeautés et "lunettés" faisaient leur apparition au moment où le public propulsait Prince et Michael Jackson au rang de vedettes internationales. George Lucas sortait la même année le deuxième (cinquième) opus de sa saga étoilée et Spielberg, que l'on aperçoit dans le film de son ami et futur partenaire sur Twilight Zone, préparait le premier épisode des aventures d'Indiana Jones après avoir renvoyé le duo Belushi et Aykroyd en 1941. Mais une œuvre réussie se joue des modes ; mieux, elle la créé ! Tel a été le cas de The Blues Brothers, dont la phénoménale carrière a été amplifiée par la disparition de l'acteur d'origine albanaise. Le scénario repose pourtant sur une intrigue simplissime, mais grâce à la réalisation explosive de l'ancien cascadeur Landis et au swinguant casting réuni, le film connut aussitôt un vif et durable succès auprès d'un large public. La suite donnée dix-huit ans plus tard fut, en revanche, nettement moins bien accueillie malgré une distribution musicale encore prestigieuse.

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