lundi 3 juillet 2006

The Freshman (vive le sport !)


"Cesse de faire semblant, Harold, sois toi-même !"

Harold Lamb ne rêve qu'à une seule chose, entrer à la Tate University, surtout depuis qu'il a vu, six fois dans la même journée, "The College Hero" au cinéma. Son rêve serait complet s'il parvenait à succéder à Chet Trask au titre d'étudiant le plus populaire de l'année. Dans le train qui l'emmène à l'université, il rencontre fugitivement une jeune femme, Peggy, dans le wagon restaurant. Celle-ci, en plus de l'aide qu'elle apporte à sa mère pour l'entretien de logements loués à la semaine, a trouvé un petit emploi au vestiaire d'un hôtel de Tate. Dès son arrivée, Harold est l'objet du classique bizutage des anciens, utilisant naïvement la voiture du doyen et obligé, avant l'arrivée de celui-ci, de faire un discours de bienvenu à ses camarades. Ravi de son prétendu succès, il offre une glace aux quatre étudiants qui l'ont encouragé, lesquels rameutent en chemin tous ceux qu'ils croisent, valant à Harold 'Speedy' le sobriquet supplémentaire de "dépensier". Ces frais de campagne contraignent le jeune homme à prendre une chambre en ville où il retrouve Peggy. Pour mettre toutes ses chances de son côtés, Harold essaie d'intégrer l'équipe de football. Mais le coach, après l'avoir utilisé comme mannequin vivant pour un long entraînement au placage, lui fait croire qu'il l'accepte au sein de l'équipe en tant que remplaçant.
L'un des plus grands succès d'Harold Lloyd au cours des années 1920, The Freshman inaugure un genre typiquement américain, le film de campus, auquel appartiennent et figurent en bonne place Brown of Harvard de Jack Conway(1926) et College de Buster Keaton(1927). La production de Lloyd est tout juste précédée par le modeste The Freshie de William Hughes Curran avec Guinn 'Big Boy' Williams. Outre la partie de football qui clôt le métrage et sera abondamment citée et parodiée, le film comporte ces trouvailles scénaristiques qui font le charme du cinéma d'Harold Lloyd, au nombre desquelles la scène des mots croisés dans le train et la soirée dansante organisée par le candidat effréné à la popularité occupent une place primordiale. Le héros malgré lui de cette comédie aux brefs accents dramatiques fait le rude apprentissage de la duplicité et du décalage profond existant entre la vie rêvée, celle mise en scène au cinéma notamment, et la réalité sociale, entre ce que l'on voudrait être et ce que l'on est vraiment. Un heureux concours de circonstances et une indéfectible volonté maintiendront cependant jusqu'à la fin le doute entre valeurs authentiques et présumées. 

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