mercredi 5 juillet 2006

Huang Fei-hong yu liu a cai (le combat des maîtres)


"Un disciple digne d'être enseigné."

En 1736, cinq moines parviennent à s'enfuir du monastère de Shaolin tombé aux mains des Mandchous (cela vous rappelle quelques chose !). Parvenus dans le sud de la Chine, ils modifient leur nom et créent cinq nouvelles écoles parmi lesquelles celle de Hung Gar Chuan. Lu A-choi, l'un des élèves de Chih Shan, le supérieur du monastère de Ju Lian-shan, décide de rejoindre le clan Hung dans le Guangzhou. Il y adopte Wang Chi-ying dont le fils, Wang Fei-hong (1847-1924), deviendra une figure légendaire des arts martiaux chinois et le chef de file de l'école Hung Gar.
Le cinéma de Hong Kong lui consacrera plus de quatre-vingt films dans lesquels s'illustrèrent les experts les plus prestigieux du wushu de l'après-guerre : Kwan Tak-him, Shek Kin ou encore Chan Hon-chung. Avant les productions mettant en vedette Jackie Chan et Jet Li, Liu Chia-liang réalisera et dirigera les combats de deux films avec son frère Liu Chia-hui dans le rôle titre, le premier étant ce Huang Fei-hong yu liu a cai. Une sequel anticipée en deux volets, en quelque sorte, à sa tétralogie Shaolin.
Canton 1864. Les festivités annuelles ont débuté dans la "Cité des cinq béliers" au cours desquelles va se dérouler la fameuse joute des pétards où s'affrontent les écoles de kung fu de la ville. Les hostilités ont déjà commencé entre celles de Lin Tu-qiang, victorieuse l'année précédente, et de Peng Yun-gang dont les arrogants disciples provoquent ceux de la première. Huang Fei-hong, le fils de Huang Qi-ying, souhaiterait participer à la joute. Mais son père, commerçant et maître de l'école Lin Tu-qiang après avoir été le disciple du réputé Lu A-tsai, le jugeant trop imprévisible, refuse qu'il ne s'adonne au kung fu.
La joute est un désastre complet pour les élèves de l'école Lin Tu-qiang parmi lesquels s'est immiscé Fei-hong. Mais grâce à l'intervention de Yuan Zheng, un ami de Qi-ying arrivé de Zhaoqing à la recherche du bandit Zhen Er-hu, le retraité Lu A-tsai accepte de former Fei-hong. Les deux hommes partent pour deux ans à la campagne le lendemain de la mort de Yuan, tué dans la forêt par celui qu'il recherche qui, sous le nom de He Hu, n'est autre que le frère juré de Peng et, outre la lance de prunier, utilise une arme secrète appelée jambe-tueuse.
Après Shen Da dans lequel il n'apparaissait pas en tant qu'acteur, ce deuxième film de Liu Chia-liang réalisateur, sur la base d'un scénario également signé Kuang Ni, choisit de trancher singulièrement avec l'image de Wang Fei-hong, celle de la maturité, présentée par les précédentes productions de Hong Kong. C'est en effet au cours de la jeunesse de cette légende du kung fu, avec laquelle le script se permet de grandes libertés, que se déroule cette classique histoire d'apprentissage et de vengeance. Huang Fei-hong yu liu a cai constitue une sorte d'antithèse à Pi li shi jie que dirigera Liu Chia-liang neuf ans plus tard. Il réunit (et oppose) aussi pour la première fois les frères Liu, le plus jeune ayant auparavant débuté dans trois films de Chang Cheh. La distribution est un peu vampirisée par les deux hommes, laissant toutefois de la place à Chen Kuan-tai, trop peu, hélas ! à l'unique personnage féminin interprétée par Lily Li, à l'affiche de six autres productions de la Shaw cette année-là.

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