mercredi 21 juin 2006

The Matador (the matador, même les tueurs ont besoin d'amis)


"Pour un assassin, il est très gentil."

N'y allons pas par quatre chemins : la principale vertu de The Matador est d'avoir redonné, en offrant un superbe contre-emploi à Pierce Brosnan, du punch à ce bon acteur irlandais. Ecœuré d'avoir été écarté sans délicatesse de la franchise James Bond après quatre épisodes, il décochait aussi, avec ce rôle montrant la face cachée d'un personnage assez proche du célèbre agent 007, un fameux pied de nez aux ingrats producteurs de la série. Comme Sean Connery avec Zardoz, Brosnan, l'"homme le plus sexy 2001", prenait aussi des risques en acceptant de jouer ce Julian alcoolique, dépressif et impudique. Ce qui ne l'empêcha pas d'obtenir sa première nomination, pour un rôle au cinéma, aux derniers Golden Globes. Pour le reste, le film de Richard Shepard, habile à la cape, moins à la muleta, ne repart pas pour autant avec les oreilles et la queue.
Julian Noble, un tueur recruté par des entreprises, quitte Denver, où il vient d'"exécuter" un contrat, pour Mexico où l'attend une nouvelle mission. Une fois son travail achevé, un peu déprimé aussi parce c'est son anniversaire, il essaie de trouver un peu de réconfort en appelant quelques vieilles connaissances et découvre qu'il n'a pas d'ami. Au bar de l'hôtel où il vient compléter sa cuite, il rencontre Danny Wright, un homme d'affaires en difficulté venu négocier la reconduction d'un contrat. Désarçonné par l'humour et la maladresse de son interlocuteur, Danny préfère interrompre la conversation. Mais le lendemain, obligé de rester quelques jours de plus pour convaincre ses partenaires, Danny est à nouveau abordé par Julian qui l'invite à l'accompagner à une corrida. Dans les gradins de l'arène, celui qui réalise des corporate gigs finit par avouer sa profession. Amusé et incrédule, Danny lui en demande la preuve et est rapidement convaincu, les deux hommes devenant alors amis. Mais lorsque Julian lui demande de l'aider à supprimer quelqu'un, leur récente complicité en prend un sérieux coup. Six mois plus tard...
Le réalisateur de Mexico City (amateur de margarita comme son personnage ?) est visiblement plus à l'aise dans l'humour que dans l'émotion. Certaines des scènes comiques du film d'ouverture du Festival de Deauville 2005 méritent d'ailleurs plusieurs visionnages comme celle qui agrège à la narration un extrait de la comédie musicale de George Sidney, Holiday in Mexico(on peut souligner, à ce propos, la ressemblance physique entre Xavier Cugat, l'interprète du "Yo Te Amo Mucho", avec le personnage de Julian). Inspiré par les bandes et dessins animés, Richard Shepard compose, parfois de manière trop ostentatoire, un "paquet de bonbons acidulés" avec une trop forte dose de sucre. Un régime plus radical aurait, sans doute, été préférable. 

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