lundi 26 juin 2006

Die Zweite Heimat , Chronik einer Jugend (heimat 2, chronique d'une jeunesse)


"Ecoute, oublions nos pères."

Après un premier volet (1919-1982) dans lequel l'histoire de la famille Simon rencontrait à plusieurs reprises l'histoire de son pays, Edgar Reitz, avec Die Zweite Heimat, Chronik einer Jugend, poursuit sa trilogie en effectuant un léger retour en arrière, donnant un prolongement aux deux antépénultièmes épisodes ("Hermännchen" et "Die stolzen jahre") consacrés au personnage d'Hermann Wohlleben Simon. L'occasion de quitter l'environnement rural et familial de Schabbach pour Munich ainsi qu'infléchir légèrement un traitement fortement réaliste. En revanche, la psychologie des personnages est toujours aussi fouillée. La stylisation, par le passage régulier de la couleur au noir et blanc, apparaît cependant moins intuitive et semble davantage correspondre aux tonalités affectives et sensitives des protagonistes.
Tentative de rupture avec le passé et d'une renaissance doublée d'une histoire d'amour, Heimat 2, inspirée de la jeunesse même du réalisateur, constitue, en quelque sorte, la facette individuelle du social Heimat 1. Mais la logique thématique est parfaitement respectée puisque cette deuxième partie développe bien encore ce sentiment complexe, contradictoire que les Allemands appellent "heimat" (tout à la fois pays natal, départ, nostalgie, désir de rester et période de la vie). Le scénario prend pour protagonistes de jeunes artistes (musiciens et cinéastes) contemporains de la "Nouvelle vague" française et pour contexte initial le lourd héritage du nazisme et la construction du mur de Berlin.
L'art singulier d'Edgar Reitz est de s'affranchir des conventions et de savoir narrer autant (plus ?) par l'image que par les dialogues (il possède notamment un talent unique pour capter les interprétations musicales). Sa peinture de l'Allemagne des années 1960 et 1970, à travers sa jeunesse, est d'une belle pertinence, peut-être supérieure à celle, certes plus fictionnelle, de son cadet Rainer Werner Fassbinder. Il faut enfin souligner la jolie prestation d'acteurs pour la plupart débutants au cinéma. 

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