lundi 7 novembre 2005

L'Empire romain


"... Les regards des Pompéiens du Ie siècle restent graves. Pourquoi ?"

L'Empire romain a été fondé par Octave après les guerres civiles de la fin de la République romaine. Les avis divergent sur la date à prendre en compte pour son origine, en -31 avant notre ère, c'est à dire après la bataille d'Actium au cours de laquelle Octave bat les armées de Marc-Antoine et de Cléopâtre ou, plus couramment, en l'an 27, lorsque le Sénat lui décerne le titre d'Auguste et lui remet les pleins pouvoirs (Principat). Il prendra fin, après sa division, en 476 avec la destitution du dernier empereur d'Occident, Romulus Augustule, vaincu par Odoacre, le chef germain des Hérules, et la conquête de Marseille et du Sud de la Gaule jusqu'à la frontière italienne par les Wisigoths. La Pax romana (longue période de paix imposée par l'Empire sur les régions conquises) s'était, elle, achevée en 180 au moment de la mort de l'empereur Marc-Aurèle. A son apogée, en 116 sous le règne de Trajan, Rome contrôle un territoire, sur l'ensemble du pourtour méditerranéen, de seize millions de kilomètre-carré et gouverne quatre-vingt millions d'individus grâce à vingt-huit légions et cent cinquante mille hommes.
Le documentaire de Serge Tignères, diffusé en août dernier sur France 5, essaie d'analyser, en trois volets, les raisons de son déclin et de sa chute, événement qui a inspiré plusieurs longs métrages, dont l'emblématique The Fall of the Roman Empire d'Anthony Mann.

Légionnaire de Rome
Pour protéger les terres conquises par l'Empire, Rome envoyait des garnissons de légionnaires. Ces hommes, issus la plupart du temps des pays vaincus, étaient des soldats professionnels. Soumis à un régime très sévère et à un entraînement rigoureux au cours d'un service de vingt-cinq ans, ils se voyaient également imposer le célibat. Polyvalents, ils devaient savoir aussi bien combattre que construire un fort. On comprend mal alors comment certains d'entre eux aient pu choisir, malgré les sanctions qui les menaçaient, de déserter, fragilisant ainsi le rempart contre les barbares.
Le site archéologique de Vindolanda (Ecosse) a permit de répondre à cette question et à quelques autres. En particulier la découverte, en 1973, d'un millier de tablettes écrites entre 85 et 105, dont un bon nombre par le tribun Flavius Cerialis, l'officier supérieur à la tête des quatre cent quatre-vingt hommes de la Neuvième cohorte batave installés dans le fort de cette localité de la frontière nord de l'Empire.

Timgad, Rome africaine
Cette ville située au sud-est de l'Algérie, sur les hauts plateaux de l'Aures, est une étonnante réplique de Rome en plein désert. Construite après la destruction de Carthage par des vétérans de la Troisième légion parthique, elle était caractérisée par son système sophistiqué d'alimentation et de recyclage de l'eau et le nombre de ses thermes. Timgad instaurait un nouveau modèle de conquête, celui de la romanisation par l'attractivité du mode de vie et de la richesse économique et par l'intégration.

Grandeur et décadence
En trois jours, du 24 au 26 août 78, Pompéi était rayée de la carte par l'éruption du Vésuve. La découverte accidentelle du site au XVIIIe siècle a permis aux archéologues de mieux comprendre ce qu'était la vie des romains à cette époque. Cette promenade, mi réelle mi virtuelle, dans les rues et maisons de la ville nous livrent quelques uns des secrets enfouis pendant près de deux milles ans. Quel était le rôle de l'habitat pour les Pompéiens ? Pourquoi s'adonnaient-ils si assidûment aux graffitis ? Quelle était la moralité en vigueur dans la cité et la véritable place occupée par la sexualité ? Quelle importance était accordée aux jeux du cirque, instrument politique privilégié des empereurs, notamment de Titus ? Pourquoi les représentations humaines retrouvées sous la cendre ont-elles une tonalité si grave malgré le luxe apparent dans lequel vivaient ses habitants ?

(voir également Pompeii: The Last Day)

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