dimanche 23 octobre 2005

Quatermass 2 (la marque)


"Rien d'anormal jusque là."

Alors qu'il retourne par la route à son centre de recherche en provenance de Londres, où il vient d'apprendre que son "projet lunaire" ne sera pas financé par le gouvernement, le professeur Quatermass manque d'être percuté par un autre véhicule. Le passager de ce cabriolet, qui porte une affreuse brûlure à la face, a volontairement tenté de causer un accident. Arrivé à destination, Quatermass est informé par deux de ses collaborateurs de la chute d'étranges météorites sans traînées repérées par le radar de la base. Le site d'impact pourrait être Willington Flats qui s'avère être précisément le lieu où se trouvait le couple du cabriolet avant l'incident sur la route. Le professeur et Marsh se rendent sur place et découvrent, au milieu d'une zone interdite, un surprenant complexe qui ressemble fort à la maquette du projet d'installation lunaire imaginé par Quatermass. En repartant, les deux hommes s'arrêtent dans le village rasé de Willington Flats. Marsh y ramasse un des objets tombés du ciel, intact. Un gaz s'en échappe et il est grièvement brûlé au visage. Des hommes en uniforme et portant arme et masque à gaz apparaissent bientôt et intiment l'ordre à Quatermass de quitter les lieux en leur abandonnant Marsh.
Le deuxième volet de la série Quatermass est, sans aucun doute, le meilleur. C'est aussi l'une des premières suites de l'histoire du cinéma à comporter un chiffre dans son titre, procédé largement utilisé depuis. Tourné par Val Guest la même année que son The Abominable Snowman, cet ancêtre des Invaders est, en effet, bien plus efficace dans la mesure où le scénario développe, à présent, une véritable invasion d'extra-terrestres, laquelle bénéficie, par contagion, du soutien d'hommes influents dans la société civile. La menace est donc plus grande et perverse. La réalisation, également plus dense et soignée, bénéficie du décor naturel mais technologique des installations d'une grande compagnie pétrochimique. Les ambiances sont froides, sombres, quasiment apocalyptiques. Le film conserve, délibérément ou inconsciemment, le traumatisme des missiles allemands V2 du récent conflit mondial et il n'est probablement pas anodin qu'un V soit la fameuse marque ayant donné son titre à la version française. Bien que peu apprécié par Nigel Kneale, l'auteur à l'origine du personnage, Brian Donlevy incarne cette brillante mécanique intellectuelle, froide et sans états d'âme, qu'il était déjà dans The Quatermass Xperiment. Il est, en revanche, nettement moins à l'aise dans les scènes d'action. John Longden, collaborateur régulier de Michael Powell et d'Hitchcock notamment, remplace Jack Warner dans le rôle de l'inspecteur Lomax de Scotland Yard. Et, contrairement à ce que laisse penser certaines affiches, la blonde Vera Day, qui tenait la même année un petit rôle dans The Prince and the Showgirl, n'apparaît que dans une séquence où elle plagie la Marilyn Monroe de The Seven Year Itch... mais sans bouche de métro !


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