mercredi 28 septembre 2005

The Devil's Men (la secte des morts-vivants)


"Vous restez toujours un incroyant."

Quelque part dans un village d'un pays méditerranéen, subsiste un antique culte païen dédié au minotaure. Une nuit, un groupe d'individus dissimulés sous des cagoules se rend au temple et une cérémonie, dirigée par le baron Corofax, voit le sacrifice rituel d'un couple de jeunes touristes. Le père Roche, qui réside à proximité du village, s'inquiète bientôt de leur disparition et informe la police. Il obtient une fin de non-recevoir. Il écrit alors à son ami Milo Kaye, un autochtone parti vivre à New York, pour lui demander de l'aider. Sa lettre n'émeut pas le destinataire qui a d'autres "chats" à fouetter. Mais lorsque trois voyageurs au long cours, Ian et Tom, d'abord qui découvrent les cadavres des deux sacrifiés, puis l'amie du premier, Beth, disparaissent à leur tour, et que débarque Laurie, l'amie de Tom venue le rejoindre, l'insistance du père Roche se fait plus vive et finit par convaincre Milo de venir.
Il semble que les fondateurs de la société de production ayant financé The Devil's Men, parmi lesquels figurent l'ex-critique de cinéma Costas Karagiannis (orthographié parfois Carayiannis), aient eu initialement pour ambition de relancer la carrière du britannique Michael Powell. Bien connu pour ses films des années 1940 réalisés avec Emeric Pressburger, Powell, honoré cette année à Cannes, fut, en effet, empêché de poursuivre son travail en Angleterre après l'accueil très virulent ayant suivi la sortie de Peeping Tom. L'ambitieux projet shakespearien de Powell au sein de Poseidon Films ne déboucha finalement pas. Le véhicule servit à la production d'un long métrage d'horreur à petit budget mais qui a la particularité de réunir deux acteurs anglais de renom, Peter Cushing et Donald Pleasence. Les deux hommes avaient déjà partagé l'affiche des également horrifiques The Flesh and the Fiends de John Gilling et From Beyond the Grave de Kevin Connor ainsi que, de ce dernier, Trial by Combat avec John Mills. Autre personnage célèbre associé au film, Eno, le fantasque et génial titulaire des claviers du groupe déca-dandy Roxy Music pour la composition de la bande originale. The Devil's Men, rebaptisé en France d'un titre sans corrélation directe avec les originaux*, est une pure curiosité de cinéma de genre. Le scénario devait tenir sur le papier d'emballage d'une feta et les acteurs, inconnus comme célébrités, sur-jouent comme dans les films de collégiens apprentis cinéastes. Le visionnage provoque, si l'on est bien luné, un sentiment de sympathie amusée. Jeunes femmes inutilement dénudées ou en mini-short moulant, gros plans de regards médusés, effigie de minotaure-chalumeau et imitation d'essaim d'abeilles au synthétiseur sont futiles mais finalement réjouissants.
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*il faut croire que la résurrection des morts soit plus vendeur dans l'Hexagone que les rites païens et sataniques.

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