dimanche 10 juillet 2005

Den of Lions (mafia rouge)


"Je ne fais plus de sentiment."

James Bruce, vous connaissez* ? Il semble qu'aucun de ses huit films n'ait eu les honneurs d'une diffusion en salles françaises. Ce qui paraît souvent être le sort de la majorité des réalisateurs américains du circuit indépendant. Den of Lions sort donc chez nous, comme d'ailleurs dans les autres pays, avec le label direct video. Il est vrai qu'il ne possède aucun atout particulier, ni dans l'intrigue, ni dans le traitement, ni dans le casting, susceptible de le faire émerger d'une production riche sur le plan quantitatif. Il s'agit d'un honnête polar aux caractéristiques davantage télévisuelles que cinématographiques. La présence derrière la caméra d'un chef opérateur français ayant collaboré avec Claude Sautet, Patrice Leconte, Jean-Jacques Beineix ou encore Coline Serreau et un tournage en Hongrie constituent, peut-être, ses seuls côtés exotiques.
Mike Varga, un agent du FBI d'origine tzigane, est envoyé à Budapest pour lutter contre la Solntsevskaya, la branche locale de la mafia russe et arrêter son chef, Darius Paskevic. Varga infiltre le milieu sous la couverture de trafiquant de voitures volées et participe bientôt à diverses opérations (émigration clandestine, drogue...) pour le compte de Darius. Celui-ci et son collaborateur Ferko Kurchina le soupçonnent néanmoins de jouer un double jeu, d'autant qu'il s'est épris de Katya, la fille du boss. Ils le placent sous surveillance pour tenter d'y voir plus clair avant de lui confier une mission à haut risque : acquérir un détonateur de charge nucléaire à des russes pour le revendre ensuite à Hosni Hussein, un terroriste distingué.
Malgré un scénario légèrement bancal, une progression décousue et sans réel temps fort et une réalisation parfois inutilement stylisée, Den of Lions se laisse regarder sans déplaisir. Contrairement au titre original, la version française du film semble vouloir souligner le contexte de mafia russe, très en vogue au cinéma à la fin des années 1990. Cet aspect n'est, en réalité, pas très développé et sa figure de parrain est assez commune. Nous sommes, en tous cas, très loin de l'étouffant et sombre Little Odessa, situé lui à Brooklyn. Le charme de la distribution est tout relatif. L'américain Stephen Dorff (pressenti pour être le personnage principal de Jack Dawson dans Titanic) assure une prestation solide mais sans véritable relief. Le britannique Bob Hoskins (le second choix de Brian De Palma pour le rôle de Al Capone dans The Untouchables) n'évite pas la caricature et l'écossaise Laura Fraser est assez loin de ses meilleures interprétations, celle dans Left Luggage par exemple.
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*mais vous connaissez certainement sa grand-mère : Louise de Vilmorin !



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