mardi 28 juin 2005

Space Odyssey: Voyage to the Planets (voyage autour du soleil)


"J'ai l'impression d'arracher les ailes d'un papillon."

Captivant documentaire-fiction diffusé l'année dernière sur la BBC puis, il y a quelques jours, sur France 3, Space Odyssey: Voyage to the Planets réunit tout ce que l'on apprécie dans le genre. Un matériau de base solide, validé scientifiquement par l'Agence Spatiale Européenne, une histoire prenante, distillant presque adroitement son lot de tension dramatique et une réalisation efficace. Produit par Tim Haines auquel on devait déjà Walking with Dinosaurs, premier volet d'une série consacrée aux animaux préhistoriques, le film nous projette, cette fois, dans un futur proche et réaliste puisqu'il semble que nous possédions d'ores et déjà les connaissances et la technologie qui y sont exploitées.
Dans un temps situé autour 2050, le vaisseau Pégase est envoyé dans l'espace par l'ASE et la NASA pour un formidable périple dans le système solaire. Pendant six ans (2241 jours précisément), cinq astronautes parcourent treize milliards de kilomètres et vont à la découverte des beautés et des dangers que recèlent les planètes qui nous entourent. Ils foulent le sol de Vénus, de Mars et de Io, un satellite de Jupiter, pour s'aventurer ensuite dans les anneaux de Saturne et à l'extrémité de notre système, sur Pluton. Le chemin du retour croise alors la trajectoire de la comète Yano-Moore, un caillou de soixante kilomètres de long.
Près de trente siècles après Homère, force est de constater que le goût de l'homme pour l'épopée n'a toujours pas perdu de sa vivacité. Nous louons toujours les exploits des grands navigateurs mais, plus encore, notre regard est naturellement dirigé vers le ciel et l'espace infini. Depuis la fin de la "conquête" de la Lune, les voyages habités se sont tous arrêtés aux limites de notre orbite. Ce sont les sondes et les robots qui se sont substitués aux spationautes. Mais un projet scientifique comme celui décrit dans Space Odyssey: Voyage to the Planets ne manquerait probablement pas, contrairement au politique, de déchaîner les passions et de réunir les peuples. Le film illustre avec talent les différents aspects, techniques et humains, d'un tel programme. On peut juste regretter l'alternance trop systématique, voire répétitive, entre l'enthousiasme et les joies de la découverte avec les dangers qu'elle recèle. Les aspects pédagogiques sont néanmoins nombreux et riches et apportent une réelle valeur ajoutée. La réalisation est la hauteur des ambitions didactiques, reposant de manière significative sur les ressources de l'image de synthèse et des effets spéciaux pour donner une dimension spectaculaire mais sobre au film. L'influence de la série 24 est assez évidente sur la construction formelle et le rythme de cette fiction. Enfin, Space Odyssey: Voyage to the Planets souligne, s'il en était besoin, la grande modernité et la puissance, près de quarante ans après, d'une autre odyssée, celle située en 2001 par Kubrick.



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