samedi 28 mai 2005

Dans un grand vent de fleurs


"Les fleurs, ça n'attend pas."

Cette série en sept épisodes (de cent minutes), diffusée pour la première fois le 16 septembre 1996 sur France 2, s'inscrit dans la grande tradition des feuilletons à thématique familiale de la télévision française. Il s'agit, pour l'heure, de la seule adaptation d'un roman, paru en 1991, de Janine Montupet, écrivain français installé aux Etats-Unis auquel on doit plusieurs ouvrages romantiques, tels "La Dentellière d'Alençon" ou "Un Goût de bonheur et de miel sauvage". Comme ces derniers, Dans un grand vent de fleurs développe une histoire d'amour et de familles sur fond de métier. Comme dans '"Quatre saisons parmi les fleurs", il prend pour cadre la Provence et ses cultures. Réalisée avec classicisme par le président du jury "Télépolar" du Festival de Cognac 2004, Gérard Vergez, un solide artisan du petit écran, cette série a connue un joli succès public, puisque suivie par près de sept millions de téléspectateurs.
1973, dans la campagne calabraise. Sorenza Salvoni a six ans lorsque Flora et Francesco, ses parents, décident de quitter leur Italie pour émigrer à Grasse. Francesco est jardinier et Flora sait cueillir les fleurs. Ils ont, tous deux, transmis leur passion à leur fille. Ils s'installent sur un terrain baptisé la "Croix de lumière" où ils espèrent récolter un jasmin d'excellente qualité. Mais Flora, enceinte, meurt brutalement et Francesco, recherché par les gendarmes, abandonne Sorenza en lui lancant ces derniers et étranges mots, "je ne suis pas ton père." Treize ans plus tard, la petite fille est devenue une jeune femme courageuse et déterminée. Elle travaille le jour à la "Croix de lumière", à présent la propriété horticole de Bertrand Marli et, le soir, comme serveuse dans le bar-restaurant "Chez Felix". Elle vit chez les sœurs Beauval, deux vieilles filles chez lesquelles elle a été placée par l'orphelinat et qu'elle considère comme ses grands-mères. Sorenza fait bientôt la connaissance de Guillaume Garlande, le fils du plus grand parfumeur de Grasse récemment revenu d'Inde. Même si elle fait mine, au début, de le toiser, c'est le coup de foudre immédiat entre les deux jeunes gens. Troublée par le mystère de ses origines, malaise ravivé par l'annonce du décès de Francesco, Sorenza décide de mener une enquête pour retrouver la trace de son vrai père. Le point de départ est un bijou offert par son amant à sa mère. Alors qu'elle croit tenir une piste, Sorenza apprend le prochain départ, pour deux ans, de Guillaume en Indonésie...
Tiens, une production dirigée par Gérard Vergez sans Christophe Malavoy et sans la musique de Michel Portal ! Dans un grand vent de fleurs est une courte saga honnête et consensuelle. Amours mélodramatiques, rebondissements multiples et secret(s) de famille font, en effet, habituellement la joie du public aux heures de grandes écoutes. Dans la lignée du Château des oliviers et avant Méditerranée et Garonne, cette série, peu riche en intrigues secondaires, fait la part belle à deux grandes familles, la française Garlande et l'italienne Di Luca (la série a été diffusée sur la RAI) et à leurs rapprochements, matrimonial et économique (ou inversement). La mise en scène est conventionnelle, parfois maladroite, mais c'est souvent ce qui fait le charme des téléfilms. La distribution est dominée par une jeune débutante dans un rôle important et plutôt exposé, Rosemarie La Vaullée, que l'on a, depuis, souvent vue ou aperçue à la télévision. Bruno Wolkowitch incarne un Guillaume Garlande sympathique mais sans relief particulier. Lui, sa partenaire et le réalisateur se retrouveront dans la série policière P.J.. Quelques seconds rôles sont tenus par des valeurs sures, Marina Vlady, Bernard Verley et Ginette Garcin qui, outre son personnage d'Honorade Beauval, est chargée de narrer le rappel des épisodes précédents en début de feuilleton.

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