lundi 18 avril 2005

The Man from Elysian Fields (elysian fields, les âmes perdues)


"Tu n'as aucun respect pour la vérité, aucun !"

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George Hickenlooper n'est pas un réalisateur très connu. Il a pourtant, au début de sa carrière, participé, avec Eleanor Coppola, à la réalisation du fameux documentaire Hearts of Darkness, le formidable making of (tant attendu en DVD) d'Apocalypse Now. Il est aussi l'auteur d'un bon court métrage avec Billy Bob Thornton présenté au Festival de Sundance en 1994. The Man from Elysian Fields, tourné à partir d'un premier scénario original pour le cinéma de Phillip Jayson Lasker, est son sixième long métrage. Le film a connu, en 2002, une distribution limitée aux Etats-Unis et, s'il a été diffusé dans quelques pays européens, il n'a pas fait l'objet d'une exploitation en salles en France. Mais, l'expérience l'a prouvé, un "direct to video" n'est pas forcément synonyme de médiocrité. The Man from Elysian Fields en apporte une preuve supplémentaire.
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Publicitaire reconverti dans la littérature, Byron Tiller vit modestement avec son épouse Dena et Nathaniel, son très jeune fils, à Pasadena. Son premier livre s'est mal vendu et son éditeur refuse son nouveau manuscrit. Confronté à une situation financière qui devient préoccupante, Byron accepte, à contrecœur, la proposition de Luther Fox, dont le bureau est proche du sien, de rejoindre l'équipe d'"Elysian Fields", une entreprise qui propose des services d'escortes masculines. Fox lui fait rencontrer Andrea Alcott, la jeune femme de Tobias Alcott, un écrivain célèbre, trois fois attributaire du "Prix Pulitzer". Celui-ci, au crépuscule de la vie, souhaite avant tout le bonheur d'Andrea et entame, sans problème, une relation conviviale avec Byron. Il l'entame d'autant plus volontiers qu'il souhaite voir son jeune confrère relire puis corriger sa dernière œuvre qu'il n'arrive pas à finaliser. Cette soudaine surcharge d'activité, dont Byron ne peut révéler la réelle teneur, va rapidement avoir des répercussions négatives sur le couple Tiller.
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L'atypique The Man from Elysian Fields, sans provoquer l'enthousiasme, se révèle être un film très honorable. Le pitch initial, nécessaire mais pas suffisant, est relativement crédible, le rythme particulièrement paisible (ce qui tranche avec la majorité des films actuels) et l'interprétation plutôt solide. C'est avec l'intrigue secondaire et la chute, conventionnelle, que le bât blesse sensiblement. Rien de rédhibitoire, on marche ou on ne marche pas ; je n'ai, pour ma part, pas été convaincu par la vraisemblance de la situation et de son développement au cours de la second partie du métrage. Le parti pris d'esthétisme de la mise en scène, en particulier de la photographie, tourne également parfois désagréablement à une sorte de maniérisme un peu stérile. Pas sûr, non plus, que les six millions et demi de dollars de la production soient tout à fait visibles à l'écran... à moins que les prix (dont les cachets) n'aient terriblement augmenté sur la côte Ouest des Etats-Unis. Andy Garcia nous offre une prestation inhabituelle de looser prêt à vendre son âme pour sauver sa famille. Le film est également l'occasion de voir la trop rare Julianna Margulies, l'inattendu Mick Jagger dans un rôle de gigolo dandy et décadent et, surtout, le légendaire James Coburn dans l'une de ses dernières apparitions à l'écran.

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