lundi 22 novembre 2004

Nat King Cole: When I Fall In Love - The One And Only


"Madison Avenue a peur du noir."

On peut aimer Frank Sinatra, apprécier Dean Martin, affectionner Johnny Mathis, goûter Al Jarreau, estimer Bing Crosby mais on ne peut que chérir Nat King Cole. Ceux qui ne l'ont jamais entendu tombent spontanément sous le charme de son sourire ravageur et les femmes succombent habituellement à son air malicieusement coquin. Mais trêves d'apparences, car cet originaire de Montgomery (Alabama) dénommé Nathaniel Adams Coles est surtout un pianiste, compositeur et interprète de talent. Né entre 1915 et 1919 (les biographes ne s'entendent pas, un comble quand il s'agit de musique !), il est le fils d'un pasteur et le frère de douze enfants dont seuls quatre survivront. Lorsqu'il a quatre ans, la famille part vivre à Chicago, où la vie est moins dure lorsque l'on est noir de peau. A partir de l'âge de onze ans, Nat King Cole accompagne son père au temple et devient un pianiste émérite un an plus tard. Il veut déjà devenir un artiste célèbre.
Après avoir accompagné Eddie, un de ses frères contrebassiste, il fonde un trio, le King Cole Swingsters rebaptisé plus simplement le King Cole Trio, qui a la particularité de ne pas avoir de batteur. Le rythme du jeu de Nat est tellement précis qu'il peut, en effet, s'en passer. Ce trio se produit principalement dans des pubs de la côte ouest ; la légende raconte qu'un soir de l'été 1937, un des auditeurs demande au pianiste de chanter, ce qu'il fait une fois qu'il a obtenu l'accord du patron du bar. Une brillante mais courte carrière est née. Vocalement, Nat King Cole est le disciple spirituel de Louis Jordan et de Earl Hines. Le King Cole Trio commence à se produire pour la radio puis signe un contrat avec une maison de disque qui se concrétise par l'enregistrement d'un premier titre, "That Ain't Right" en 1941 lequel remporte un vif succès. Le groupe, plusieurs fois remanié et devenu le quatuor "Nat 'King' Cole & the Trio", a dix albums à son actif lorsque son leader se voit proposer, à l'automne 1956, d'animer sur NBC un show, à son nom, d'un quart d'heure en prime time. Il devient le premier afro-américain à présenter et animer une émission télévisée sur un des principaux réseaux des Etats-Unis. L'émission débute le 5 novembre de la même année mais doit rapidement s'arrêter, en décembre 1957, faute de sponsor. Nat King Cole retourne à la scène, aux disques et débute une carrière d'acteur de cinéma, d'abord avec le méconnu Istanbul de Joseph Pevney avec Errol Flynn, puis avec China Gate de Samuel Fuller, St. Louis Blues dans lequel il tient le rôle principal et Night of the Quarter Moon de Hugo Haas(voir filmographie). Le chanteur décédera en 1965, il avait moins de cinquante ans.
Le documentaire fait la part belle aux interprétations du chanteur seul ou accompagné d'artistes invités à son show. Les duos avec Sammy Davis Jr., Ella Fitzgerald et Billy Preston sont les plus savoureux. Sa famille (son épouse Maria, ses trois filles et son frère Freddy) dresse le portrait de l'homme et du musicien et Bob Henry, le producteur et réalisateur du "Nat King Cole Show" évoque sa collaboration avec l'artiste. Partiel (il manque notamment le témoignage de musiciens qui ont travaillé avec Nat King Cole et des archives, si elles existent, qui ne soient pas extraites du show), peut-être partial comme tenu des personnes interrogées, The One and Only Nat King Cole est toutefois une bonne introduction à l'artiste... et un suave plaisir pour les oreilles.

Titres des chansons interprétées :
1. When I Fall in Love
2. Chicago
3. Just You, Just Me
4. Sweet Lorraine (avec the Oscar Peterson Trio)
5. Somewhere Along the Way (avec Sammy Davis Jr.)
6. Caravan
7. I've Grown Accustomed to Her Face
8. I'm in the Mood for Love
9. Zing Went the Strings of My Heart
10. Crazy Rhythm
11. Opus One (avec the Mills Brothers)
12. It's Only a Paper Moon
13. Too Close for Comfort (avec Ella Fitzgerald)
14. Tenderly (avec the Oscar Peterson Trio)
15. Mona Lisa
16. Almost Like Being in Love
17. Blueberry Hill (avec Billy Preston)
18. Save the Bones for Henry Jones (avec Johnny Mercer)
19. The Christmas Song
20. Sitting on Top of the World

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