lundi 25 octobre 2004

Zatôichi chikemuri kaido (zatôichi : route sanglante)


"Je dois accomplir ma mission."

Le dix-septième épisode de "La Légende de Zatoichi", produit par la seule Daei, est sorti la même année que Zatoichi tekka tabi et Zatôichi rôyaburi(voir critique de ce dernier). Quatrième opus dirigé par Kenji Misumi, Zatoichi chikemuri kaido s'inscrit davantage dans la ligne des précédent films de celui-ci, moins influencé par Zatoichi sakate giri. Il a fait l'objet d'un remake occidentalisé, Blind Fury, sous la conduite de Phillip Noyce et est celui qui est le plus proche, avec Zatôichi kenka-tabi, de la version réalisée par Takeshi Kitano.
Ichi (Shintarô Katsu) s'arrête dans une auberge à Iizuka pour y passer la nuit. Il partage la chambre avec une jeune femme malade et son fils. Celle-ci, prénommée Ominé (Midori Isomura), sentant la mort venir, lui confie Ryota, le chargeant de retrouver son père, Shokichi (Takao Ito), installé à Maebara. Ominé décède peu après. Sur leur chemin, Ichi et le garçon, espiègle et très doué pour le dessin, profitent d'une des charrettes d'une troupe d'acteurs dont la vedette, Tayu, a été invitée par Sobei, le parrain de Minowa. Des hommes de Manzo, un parrain allié de Gonzo (Asao Koike), font alors leur apparition et veulent convaincre Tayu, y compris en utilisant la force, de se produire à Kanai. Akatsuka Tajuro (Jushiro Konoe), un samouraï qu'a déjà croisé Ichi, intervient et les chasse. Mais on annonce que Sobei a été assassiné. Ichi et son jeune protégé reprennent alors leur route pour Maebara. Apprenant que Shokichi n'est plus apprenti chez le potier Tahei (Tatsuo Matsumura), Ichi se met à sa recherche. Il est à présent le prisonnier de Gonzo pour lequel il exécute des œuvres picturales érotiques, interdites par le shogunat, qui font l'objet d'un rentable trafic sous le patronage du gouverneur.
Une trame simple, limpide, remarquablement mise en images permettent à Zatoichi chikemuri kaido d'être un des épisodes les plus efficaces de la série. Traité d'une manière à la fois théâtrale et cinématographique, le récit est dominé par l'évolution de la relation entre Ichi et l'enfant, moins linéaire, en raison de l'âge de celui-ci, que dans Zatôichi kesshô-tabi et le film, par la rencontre de deux générations d'acteurs, celles de Jushiro Konoe et de Shintarô Katsu. Le duel final de leur personnage, qui, symboliquement, oppose le devoir politique au devoir moral, est splendide. L'absence d'une authentique scène de jeu (ici, à peine un bref tour de passe-passe) n'est pas un handicap, même si elles ont habituellement tendance, outre leur intérêt visuel, à servir d'articulation narrative au film. La photographie alterne plans larges et serrés, à la manière d'un Sergio Leone dont Il Buono, il brutto, il cattivo était sorti l'année précédente. L'impression d'assister à un "eastern" est renforcée par ce thème musical aux sonorités de guitare hispanisante qui revient régulièrement. Sur ce chapitre, il faut aussi et enfin noter la présence d'un curieux tcha-tcha-tcha chanté au début du métrage.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire