dimanche 26 septembre 2004

Bad Lieutenant


"Je suis béni."

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Réalisé deux ans après The King of New York, son probable meilleur film, Bad Lieutenant marque un net recul par rapport à ce dernier dans la filmographie d'Abel Ferrara. Premier des deux films (trois avec Go Go Tales programmé pour 2005) tournés avec Harvey Keitel, le cinéaste y laisse davantage percer son extravagance non maîtrisée. Sorti la même année que Reservoir Dogs dans lequel Keitel tient également le premier rôle, les deux films ont été présentés à Cannes en 1992 (dans la section "Un Certain regard" pour celui de Ferrara). Leur niveau qualitatif respectif sont loin d'être comparables.
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Quelques jours de l'existence décadente de l'anonyme lieutenant (Harvey Keitel) de police sur fond de championnat de base-ball opposant les Dodgers aux Mets. Marié et père de famille, il est avant tout drogué, alcoolique, corrompu, débauché et pratique l'abus de pouvoir. Joueur malchanceux, il doit une forte somme à un bookmaker qui finit par le menacer de mort. Le lieutenant fonde l'espoir d'échapper à son créancier en touchant la récompense promise par les autorités catholiques pour l'arrestation des deux violeurs d'une jeune religieuse. Mais celle-ci a pardonné à ses agresseurs.
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Peinture d'une descente en enfer et de la recherche ultime d'une rédemption, déjà abordée dans le précédent film, Bad Lieutenant tourne un peu à vide. Si on laisse de côté les invraisemblances (aucune chance pour qu'un personnage de la sorte trouve longtemps sa place au sein du NYPD par exemple) ou les problèmes de continuité (on quitte un lieutenant totalement saoul et drogué pour le retrouver, dans la séquence suivante, presque fréquentable), le film pêche par un manque de rythme flagrant, sans réel moment fort et, surtout, sans aucune progression dramatique qui ne soit pas artificielle. On ne peut s'empêcher de penser aux Taxi Driver et Mean Streets (ce dernier déjà avec Harvey Keitel) de Martin Scorsese qui, sur une thématique proche, lui sont infiniment supérieurs. Harvey Keitel n'a pas de mal à donner à son personnage décalé les caractéristiques hallucinées requises mais sans qu'il puisse, pour autant, sauver le film.

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