"Même le pin éternel a vieilli."
(litt. "la lune brille au-dessus du héros solitaire"), Chu Yuan
a déjà à son actif plus d'une soixantaine de réalisations. Dans des
films romantiques, policiers, d'action ou comédies, il exerce avec
talent sa polyvalence (il est même acteur) au sein du cinéma chinois. Scénariste puis assistant réalisateur, il met en scène son premier film en 1959 (Hu pan cao, un mélodrame avec le Rudolph Valentino
chinois, Patrick Tse Yin) et son premier film de sabre, Long mu xiang, en 1970. Peu de temps après, il quitte la maison de production Cathay en perte de vitesse pour rejoindre la Shaw Brothers. En 1976, il réalise Liu xing hu die jian
et Tien ya, ming yueh tao, son film le plus célèbre dans lequel Ti Lung
s'impose dans le rôle d'un sabreur solitaire, personnage que l'acteur
reprendra à plusieurs reprises, notamment dans la série des cinq To ching chien ko wu ching chien 
(Sentimental Swordsman).
) et Yan Nan-Fei (Lo Lieh
) se retrouvent après un an et s'affrontent. Ils sont alors attaqués par la Terre et le Bois, deux guerriers maléfiques envoyés par maître Yu.
Celui-ci apactisé avec le mal et veut régner sur le mondes des arts
martiaux, mais pour y parvenir, il doit éliminer les deux chevaliers et
entrer en possession d'une arme ultime, les "Plumes de Paon", détenue
par maître Qiu. Fu et Yan sont mis au courant
du projet de leur ennemi commun et partent pour récupérer avant lui le
redoutable objet convoité. Ils doivent affronter, sur leur chemin, les
cinq champions de Yu, Poème-Tang, Peinture-Wu, Luth-Yu, Echecs-Gu et Epée-Hsiao. Ils réussissent, après une lutte sévère, à s'emparer des "Plumes de Paon" mais se voient contraints de protéger demoiselle Qiu dont le père a été tué à leurs côtés. Fu et Qiu Yu-Cheng, séparés de Yan qui disparaît, auront encore beaucoup d'obstacles sur leur parcours pour atteindre et combattre Maître Yu.
, Tien ya, ming yueh tao est un Wu xia pian (film de sabre)
inventif et remarquablement réalisé. Il se donne, en particulier, des
allures de film fantastique et de western-spaghetti asiatique avec ses
éléments surnaturels et ambiances sombres pour le premier genre, ses
gros plans et ses motifs musicaux electro-percussifs pour le second. Il
faut, d'ailleurs, noter pour compléter ce propos, que les premier deux
tiers du film se déroulent de nuit (paradoxalement, la dernière partie, opposition finale entre force du bien et du mal, est diurne)
et que, jusque tard dans le métrage, les nouveaux personnages
importants sont accompagnés de l'incrustation du nom des acteurs qui les
interprètent. Les chorégraphies, souvent acrobatiques et aériennes,
sont finement réglées, avec une recherche visuelle dans la mise en place
et la captation permanente* et le rythme est haletant, ne laissant que
quelques brèves périodes de respiration. L'interprétation est au niveau
de la mise en scène, percutante et riche grâce à la qualité et à la
diversité du jeu des acteurs principaux, distribution emmenée par un Ti Lung convaincant qui manie son sabre si singulier comme un tonfa.___
*citons, par exemple, la création presque instantanée d'un décor destiné à figurer un duel au sabre comme un jeu d'échec sur lequel les combattants se déplacent tels des pions.
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