dimanche 23 mai 2004

Kill Bill: Vol. 2 (kill bill volume 2)


"Peut-être ai-je exagéré !"

Le corps et l'âme. Voilà comment on pourrait distinguer et, en même temps, réunir les deux opus de ce diptyque tarantinien. Je n'étais pas spécialement bien intentionné avant de découvrir ce Kill Bill - vol.2 (dans quel esprit eus-je été après l'annonce du palmarès de Cannes ? Mais ne faut-il pas rester, en toute occasion, objectif !). Il suffit, pour s'en faire une idée, d'aller faire un tour sur le forum dédié au premier épisode. Si ce Volume 2 me réconcilie avec le film et le réalisateur, il reste une pomme de discorde avec ceux qui ont pris l'imbécile, la néfaste décision de scinder l'ouvrage en deux. Et le teasing de cent soixante treize jours en devient, a posteriori, encore plus insupportable. Voilà donc le contenu de l'enveloppe formelle, son souffle extatique sans lequel rien n'a de sens ni de vie. Bien sûr, la violence est toujours de mise, mais elle n'est plus sourde et muette.
Après avoir trucidé deux de ses adversaires dans le Volume 1, The Bride (Uma Thurman) est au prise avec ses trois plus dangereux (presque) ennemis : le vacher Budd (Michael Madsen), la borgne Elle Driver (Daryl Hannah) et le frère du premier, l'ultime étape de la vengeance, Bill (David Carradine). Elle devra, pour mettre toutes les chances de son côté, mettre à profit son difficile apprentissage de Pai Mei (Gordon Liu).
Difficile exercice de parler d'un film comme celui-là s'en en révéler les ressorts. Restons alors dans l'analytique. De toutes évidences, c'est le metteur en scène qui s'amuse le plus. Et il réussit le tour de force de nous en faire profiter largement. D'abord parce qu'il se joue (positivement) de ses personnages comme de son public. On ne sait où tout cela va le (nous) mener. On ne sait à quel(s) genre(s) on a affaire. Film noir (introduction-résumé), western-spaghetti ou film d'action asiatique. Les références sont nombreuses ; elles se croisent (et se décroisent) sans cesse. Et comme une âme se doit d'être belle, le film est, plastiquement, aussi une réussite. Dans cette phase d'explications (aux nombreux sens du terme), de nombreuse énigmes sont, évidemment, résolues. Parmi elles, le nom de l'héroïne et la raison pour laquelle le générique du Volume 1 était associé à la chanson de Nancy Sinatra, "Bang Bang". Curieusement, avec ce film, Tarantino, cet électron libre invétéré, renoue avec une tradition cinématographique que l'on croyait interrompue. On peut même dire, sans précaution oratoire, qu'il figure à présent comme le dernier maillon, et le plus fidèle, de la chaîne qui unissait Lubitsch, Wilder et Mankiewicz. Son art unique à mettre en scène la femme, en particulier une Uma Thurman étourdissante de beauté et de talents, le rapproche infiniment de ce dernier. Il n'y a plus qu'à attendre le Volume 3... lorsque la fille sera l'égale de la mère ! 

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