jeudi 8 avril 2004

American Wedding (american pie 3, marions-les !)


"Ce mariage devrait valoir le coup."

Pas si sûr ! Même s'il disposait d'un budget conséquent (55M$, soit cinq fois celui du premier épisode et près de deux fois celui du deuxième) et a réuni près de deux millions de spectateurs en France, American Wedding est encore plus faible que les précédents, qui ne valaient déjà pas tripette. Cette fois, c'est encore un nouveau réalisateur, Jesse Dylan, le fils du grand Bob, qui s'y colle pour ce troisième, et probablement dernier, opus des aventures (sic) de Jim Levinstein et de sa bande (comment faut-il le comprendre ? Nous y reviendrons).
Que reste-t-il à faire après avoir tenté, et réussi avec difficulté, de perdre son pucelage et passé des vacances mouvementées après une première année d'université ? Allez, soyons fou ! Le mariage, bien sûr, c'est tellement original ! Or donc, Jim (Jason Biggs), après trois ans de relations et avoir été diplômé (?!), demande en mariage sa petite amie, un peu nymphomane, Michelle (Alyson Hannigan), en présence de son père, dans des conditions, disons, singulières. A partir de là, l'organisation de la cérémonie est doublée d'une passionnante double intrigue. La première qui voit ses bons amis tenter de mettre au point, maladroitement, la dernière sauterie du futur ex-célibataire ; la seconde qui oppose, en les faisant changer de personnalité, Paul Finch (Eddie Kaye Thomas) et Steve Stifler (Seann William Scott) pour gagner le coeur (corps !) de la jolie sœur de Michelle, Cadence (January Jones)... Tout un programme ce prénom. Autre chose ? Des péri-péties (et -patéticiennes siliconées et costumées aussi).
American Wedding est un petit (même dans sa version longue) teen movie, un peu vain, qui tourne en rond pratiquement de la première à la dernière image. Quelques situations à peine drôles et, surtout, un esprit qui ne s'élève pas au dessus du pelvis (presley ?), quand il ne fait pas carrément dans le scatologique. Quelle image de la jeunesse veut donner ce genre de films ? Friquée, désinvolte, axée vers le plaisir immédiat. En un mot : stupide. Et le film l'est, lui aussi. Le presque débutant Jesse Dylan fait ses gammes sur le plan de la cinématographie ; rien n'y échappe, ce qui renforce le côté brouillon de l'histoire. Le scénario est faible, décousu, sans ligne directrice. Le jeu des acteurs est sans intérêt. Avec la vulgarité dans la bouche et dans le geste comme consigne, on ne risque pas de surprendre ou d'émouvoir. Alors rire, n'y pensons pas. La vedette est donnée, cette fois, à Seann William Scott, sorte de jeune frère de Jim Carrey, qui, comme son aîné, fait de la grimace son masque de tragédien. Bref, encore un film pour rien... ou presque.

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