jeudi 13 novembre 2003

Point Break (point break, extrême limite)


"Si tu veux l'expérience ultime, il faut que tu acceptes de payer le prix ultime."

Le film n'atteint pas ces niveaux... loin s'en faut ! Point Break sort un peu plus d'un an après Blue Steel qui avait l'originalité de mettre une femme, Jamie Lee Curtis, en vedette dans le rôle d'une jeune policière qui n'a pas peur de manier les armes. L'ambiance était trouble, fantasmatique et la violence devenait la marque de fabrique de la "Maison Bigelow". Si l'idée de placer une intrigue policière dans le milieu des surfers était intéressante, force est de constater que le scénario fait la part belle au(x) sport(s) plus qu'à l'enquête elle-même. Il ne manque plus qu'à passer un disque des Beach Boys (la B.O.F. du film, signée par Mark Isham, est insipide... sauf l'extrait de "If 6 Was 9" de Jimi Hendrix) et voilà un sympathique documentaire californien. Quoi ? Il y a des scènes d'action en dehors du surf et du saut libre plus une histoire d'amour ? Vous êtes sûrs ?
Soit ! après sa brillante infiltration du milieu (il a failli se noyer, sauvé in extremis par sa future copine, Tyler), l'agent du F.B.I. John Utah rencontre Bodhi le Bodhisattva, surfer cinq étoiles au guide Paslesmichelin. Les deux hommes s'apprécient très vite car ils sont aussi fêlés l'un que l'autre et, accessoirement, parce que le second est venu en aide au premier alors qu'il était agressé par quatre "primates" tatoués sachant surfer. Ces derniers font d'ailleurs l'objet d'un raid infructueux, car on les prend (que ces agents du F.B.I. sont bêtes) pour les subtils auteurs des casses masqués qui empoisonnent la vie du supérieur hiérarchique de Johnny au point de le rendre hystérique. Alors qu'il est allé acheter quelques menues provisions de bouche, la vrai gang attaque une nième banque sous les yeux, enfin presque, de son partenaire. Commence alors l'unique moment de bravoure, non fluide, du film, une course poursuite en voiture puis à la course à pied. Et si l'arrestation n'a pas lieu au terme de cet effort incroyable, rassurez-vous, le "gendarme" finira par rattraper le "voleur"... mais il lui faudra traverser le Pacifique (mais non, pas en surf !).
Certains le savent, j'apprécie particulièrement le travail des femmes réalisatrices (cela m'est d'ailleurs parfois reproché !). Concernant l'ex-madame Cameron, j'attends toujours le film qui me convaincra vraiment (puisque l'on est en famille, signalons que son futur ex-mari produit le film). Il faut pourtant reconnaître qu'elle manie correctement la caméra, notamment dans les scènes maritimes (l'eau deviendra le milieu de deux de ses futures productions). Mais en dehors de cela, un vide "abyssal". Sans compter les aberrations scénaristiques qui font, par exemple, sauter en parachute les deux personnages principaux (et qu'ils y prennent manifestement du plaisir) alors qu'ils viennent de s'opposer après le hold-up déjà évoqué. De plus, tout cela "baigne" dans un "courant" pseudo mystique : un gourou-cambrioleur armé qui s'envoie en l'air, boit la tequila avec un "accessoire" féminin et ose se faire appeler Bodhisattva (ce qui, dans le bouddhisme, signifie celui qui dédie son existence à la paix et à la lumière) tout en rêvant de dominer la plus grande déferlante jamais vue en un demi-siècle, évoquée avec mystère et émotion retenue. Bref, un film pour les amateurs de sports extrêmes (ce que tend à confirmer les boni qui l'accompagnent) et, comme dirait Tyler, qui fleure bon la testostérone. Le seul moment à sauver est la première attaque de banque par le gang des présidents, alerte et drôle. Reeves joue essentiellement sur son physique, Swayze n'est pas doublé pour la scène de saut libre. Les deux acteurs s'étaient déjà croisés dans Youngblood de Peter Markle en 1986. A part cela ? Gary Busey est sympathique et Lori Petty mignonne avec ses grands yeux. 

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