lundi 20 octobre 2003

Coal Miner's Daughter (nashville lady)


"En arriver là est une chose, y être en est une autre."

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Après cinq films et plusieurs réalisations pour la télévision, c'est, étrangement, Coal Miner's Daughter qui a lancé Michael Apted sur le plan international. Etrangement, car le sujet du film, même s'il peut avoir une portée universelle, est l'histoire d'une chanteuse de country relativement peu connue en dehors de son pays.
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Le scénario est fidèle à la vie de l'artiste. Fille aînée d'un mineur du Kentucky (ce qui explique le titre du film, lui même tiré du titre d'un album de 1971), mariée à 13 ans, Loretta Lynn, mère de quatre enfants à 17 ans, devient, sous l'impulsion de son mari, Doolittle 'Mooney' Lynn, une des plus importantes chanteuses de country. Le film, un peu long, s'attarde sur la jeunesse, l'influence du milieu et la naissance d'une vocation à l'écoute des chansons d'Ernest Tubb et Kitty Wells à la radio. Puis Apted développe le démarrage d'une carrière, l'enregistrement d'un premier disque, "I'm a Honky Tonk Girl", en 1960 et la tournée improvisée des stations de radio pour le faire diffuser. La rencontre avec la plus grande star du genre, Patsy Cline, leur collaboration sur scène, puis le décès accidentel de celle-ci à 30 ans, va permettre à Loretta Lynn de la remplacer dans le cœur des fans.
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Derrière cette trajectoire professionnelle (qui manifeste le rêve américain), le réalisateur s'intéresse à la dimension familiale et en particulier aux relations du couple que forme l'artiste avec son manager de mari. L'équilibre toujours instable entre Doo et Loretta et l'évolution des rôles et des caractères sont les aspects les plus intéressants du film. De l'union d'un homme et d'une enfant, le couple passe en effet par de multiples étapes : mari et femme, manager hyperactif et artiste inconnu, mari potiche (sic) et artiste reconnue pour aboutir enfin à l'acceptation de l'échange et du compromis entre un père de famille et une star éprouvée.
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Les deux principaux rôles sont remarquablement servis par deux excellents acteurs. Sissy Spacek, outre la ressemblance physique avec son personnage et le fait qu'elle interprète elle-même les chansons, est éblouissante de naturel et de sincérité. Elle mérite amplement ses "Oscar" et "Golden Globe" de 1981. Tommy Lee Jones est lui aussi étonnant, parvenant à camper à la fois un post-adolescent au début du film et la maturité dans sa dernière partie. S'il n'était pas le premier choix de la production (le rôle devait revenir à Joe Don Baker), il campe un Doo rude mais attachant.

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