lundi 14 juillet 2003

Le Mans


"Tout ce qui se passe avant ou après la course est mis en suspens."

 - film - 7866_1
Après le succès retentissant de Bullitt et l'adaptation réussie du roman de Faulkner, The Reivers (qui nous offre l'interprétation la plus extravertie de la carrière de McQueen), celui-ci décide de reprendre un vieux projet : réaliser LE film sur les courses automobiles. Les précédentes tentatives (Grand Prix de Frankenheimer, Le Cercle infernal d'Hathaway, Virages de James Goldstone) étaient tous sorties de la route en accordant plus d'importance aux péripéties sentimentales qu'à la course elle-même. McQueen a une démarche diamétralement opposée : réaliser un quasi reportage. Cependant, en raison de contraintes d'assurance, il ne peut pas participer à la course des 24h du Mans et doit se contenter d'un montage de scènes de course réelle (les 24h de 1970) et de plans raccord de course fictive et des acteurs en combinaison.
 - film - 7866_2
C'est, au départ, John Sturges qui doit assurer la réalisation. Le circuit de la Sarthe est loué pour trois mois ; vingt-cinq voitures de course sont louées ou achetées. Le tournage débute sans scénario. L'équipe technique commence à se désolidariser du projet, reprochant à McQueen son obsession de la vitesse qui l'empêche de penser cinéma. Après quelques aventures, notamment liées à la production, Sturges démissionne. Aussitôt remplacé par Lee H. Katzin (plus connu pour ses réalisations télévisuelles) qui se fait des amis en déclarant qu'il n'utilisera pas le métrage de son prédécesseur ; pendant ce temps, McQueen échappe de peu à la mort dans une ligne droite à plus de deux cents à l'heure.
 - film - 7866_3
Le Mans, à défaut d'être un bon film, est intéressant ; pour les amateurs de sports mécaniques principalement. Car en dehors de la course, il ne se passe pas grand chose. L'histoire sentimentale est purement allusive et le personnage de Lisa Belgetti, au visage impassible, sans attrait. On regrette que le film mette presque une demi-heure à démarrer et que la course ne soit pas précédée des essais pour nous mettre en appétit. Nous avons droit, à la place, à une évocation champêtre et touristique des à-côtés et préparatifs de la course sans réel intérêt. En revanche, les images de compétition sont assez réussies malgré quelques incohérences que relèveront les amateurs d'endurance automobile. Pour l'anecdote, le départ de la course est de type 1970 (départ arrêté) et non 1971 (départ lancé).
 - film - 7866_4
Le casting, partiellement évoqué, n'est pas essentiel : les dialogues sont réduits au strict minimum et les visages camouflés par les masques et les casques. Ce dernier aspect est aussi, trivialement, la raison de la baisse de popularité de McQueen auprès du public féminin !


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire