mardi 3 juin 2003

Les Tribulations d'un Chinois en Chine


"Inestimable la vie... les femmes, les oiseaux, les poètes,... les fruits confits ! Mais enfin, Arthur, rappelle-toi ce que je te disais : il te manquait l'épine de la rose et le clou dans la chaussure."

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On retrouve dans ce film, le "sextet" qui avait fait le succès de L'Homme de Rio : Broca à la réalisation (secondé, ici, par Claude Pinoteau), Daniel Boulanger au scénario (renforcé, à la place de Jean-Paul Rappeneau, par un jeune inconnu dénommé Jules Verne), Belmondo en tête d'affiche, Delerue à la partition et Georges Dancigers et Alexandre Mnouchkine au porte-monnaie.
Entre les deux films, Jean-Paul Belmondo a eu le temps de tourner sous la direction, excusez du peu, de Jean Becker, Henri Verneuil, Edouard Molinaro, Jacques Deray et, last but not least, Jean-Luc Godard (Pierrot le fou).
Malgré (ou à cause de) cette expérience, on ne retrouve pas la fraîcheur et la magie de l'opus précédent.
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Dans l'évocation "Tintinesque", on passe bien sûr de "L'Oreille cassée" au "Lotus bleu". Mais on est en permanence en pleine gesticulation et il manque, curieusement, une profondeur narrative, un mystère que l'on s'attendait à trouver en Orient et grâce à la plume de Jules Verne. La mutation du littéraire héros chinois Kin-Fo au cinématographique aventurier français Arthur Lempereur, s'apparente un peu au passage du canard laqué (raffinement suprême : on ne déguste que la peau) au hachis parmentier.
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On se laisse néanmoins gagner par quelques scènes comiques qui ponctuent l'itinéraire de ce jeune riche-ruiné qui, après sa dixième tentative de suicide, accepte de souscrire un contrat d'assurance-vie de 2M$ au profit de son maître Mr Goh et de sa fiancée. Mais il n'y a pas le souffle et la menace qui caractérisent L'Homme de Rio.
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On est dans un pur divertissement, avec des emprunts évidents au comique de Mack Sennett (accélérés, scène du fumage-blanchissage avant la première scène au cabaret) ou à celui de Tati (bruitages, notamment au cours du voyage en avion ; absurde et invraisemblances) mais la poésie en moins.
On ne gagne pas non plus au changement d'héroïne : une pâle et maladroite Ursula Andress, même en maillot de bain (différent de celui que portait Honey Ryder !), ne remplacera pas une pétillante, spirituelle et capricieuse Françoise Dorléac.

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